Roumanie, début des années 1950. Un jeune homme est retrouvé sur les marches de l’hôpital, frêle comme
un oiseau tombé du nid. Le garçon ne prononce pas un mot, impossible de savoir qui il est, d’où il vient. Il ne
parvient à s’exprimer qu’en dessinant. Lentement, les souvenirs vont éclore sur le papier : d’abord une colline,
puis une étable, des chiens, des samovars, le tableau troublant et mélancolique d’un monde perdu. Seule une
jeune infirmière, Safta, connaît secrètement l’identité du jeune homme, qui se révèle être un merveilleux
dessinateur au douloureux passé. Aussi intense dans la description de l’occupation communiste et de ses
répercussions dramatiques pour les Roumains que dans la peinture des passions du cœur humain, L’Homme
sans mots est un doux orage d’émotions et d’images, et un véritable tour de force dans lequel Georgina Harding
réussit la prouesse de créer avec des mots le portrait d’un exilé du langage.